Une méthode douce : l’automassage du sein

 

par le Dr Anne-Marie Tubéry-Claustres

Je transmets ici le fruit de mon expérience médicale. Ces massages, je les ai conseillés à des femmes souffrant de mastoses. Souvent ils ont été efficaces. Il s’agit « d’auto-massages »,  car c’est la femme elle-même qui se procure ce soin.

Il m’est arrivé d’entendre dire « Mais je ne saurai pas. » Mais si, vous saurez ! Comme vous savez prendre soin de votre corps, comme vous savez, sans l’avoir appris, prendre un enfant dans vos bras. 
Il suffit seulement d’aller à la rencontre de l’organe, dans sa profondeur, avec une pression modérée, que seule la femme saura apprécier par elle-même.

Il est bon également « d’imaginer » la structure interne du sein, ce tissu en grappes de raisin. Les grains (les cellules sécrétantes) sont rattachés à leur tige (les canaux galactophores). Ces derniers convergent vers le mamelon (on en compte de douze à quinze).

Le massage se fera donc dans le sens de la longueur, de la périphérie du sein vers le mamelon, en suivant la direction des canaux galactophores.
Le mamelon, l’aréole, seront massés également, car nous avons vu combien cette zone était importante, en particulier en permettant, lorsque elle est stimulée, la sécrétion d’ocytocine, responsable de la contraction des canaux galactophores.
La femme saura d’elle-même quel style de toucher, quelle pression (celle-ci doit rester modérée), lui conviennent.
Le sein sera massé en totalité, en avant, sur les côtés et dans sa partie inférieure à partir du sillon sous-­mammaire.
Se souvenir combien le sein est un organe sensible permet de comprendre que la pression doit rester modérée. Mais, là encore, l’intuition, le « feeling » de la femme, lui permettront de sentir ce qui est bon pour elle.
Le rythme conseillé me paraît être deux fois par semaine (l’interrompre pendant les règles, les premiers jours).

Qu’attend-on des massages ?

La raison théorique m’échappe en partie. Mais ce que je sais c’est que cette méthode a des effets positifs sur la mastose (les massages étant pratiqués avec la pommade homéopathique aux 3 acides du Dr Le Foll (voir la fiche « Résumé des méthodes de soutien »).
Le massage de la plaque mamelonnaire induit-il la sécrétion d’ocytocine et, par là même, la contraction (discrète) des cellules myoépithéliales, permettant une dynamique cellulaire utile ? Cela est possible.
Cette réflexion sur le rôle bienfaisant des massages du sein a été celle d’autres praticiens. Un journal médical donnait, le 07/08/94, l’information suivante :
Le professeur Murell de l’université d’Adélaïde préconise trois minutes de stimulation des mamelons, deux fois par semaine en prévention des maladies du sein (par l’intermédiaire de l’ocytocine).
Cela prouve que ce raisonnement s’appuie sur une logique « biologique ». Et la logique étant le propre des femmes, et des hommes, il était normal que nous nous rencontrions.
Par l’intermédiaire de MISS, cette pratique fera son chemin. Et dès lors, nous regrouperons, pour les retransmettre, les multiples informations sur la manière dont ce soin est perçu, sur son utilité, ses bienfaits, le bien-être qu’il apporte, ou, au contraire, les « barrages », les gênes ressenties.
Ce soin nous apprendra-t-il à connaître nos seins, à les aimer ?
Peut-on effectuer un massage sur un sein opéré d’une tumeur cancéreuse (opération suivie, dans la majorité des cas, de séances de radiothérapie) ?
Ma pratique médicale ne me permet pas de répondre.
Par prudence, je ne conseillerai pas ce soin aux patientes ayant présenté un cancer du sein, car la zone opérée et soumise à la radiothérapie reste très sensible.
Ainsi, nous garderons les massages pour les seins qui n’ont pas présenté de tumeur cancéreuse.
 

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